Vous êtes aujourd’hui secrétaire général d’Actura. Quel a été votre parcours ?
Pascal Blateau : J’ai débuté ma formation avec un double cursus en expertise comptable et finance avant de rejoindre un cabinet d’expertise. Très vite, j’ai souhaité sortir du monde du cabinet pour me diriger vers l’entreprise. J’étais davantage attiré par l’analyse financière et la volonté d’interagir auprès des entreprises, et il n’y avait rien de mieux pour cela qu’un réseau d’entrepreneurs. C’est ainsi que j’ai rejoint il y a une trentaine d’années le réseau aujourd’hui appelé Actura. À mon arrivée, j’ai été mobilisé sur les enjeux financiers et de pérennité du réseau avec la structuration de l’analyse économique et risque des entreprises membres et leur accompagnement dans les domaines de gestion et d’organisation. À l’issue de cette première expérience, j’ai repris la fonction de direction financière tout en poursuivant mes missions de conseils au sein du réseau. Puis, j’ai ensuite occupé la fonction de secrétaire général du groupe Actura composé d’une dizaine de sociétés qui déploient des services à la fois pour nos membres et des clients tiers. Membre du comité exécutif, je participe au conseil d’administration France et Belgique d’Actura sur les différentes thématiques en lien avec mes missions et la stratégie du groupe.
Actura est vite devenue une référence sur son marché.
P. B. : Actura représente un réseau présent en France et en Belgique. Au global, il regroupe 165 entreprises qui réalisent près de 4 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Ce sont majoritairement des entreprises indépendantes de négoce, mais aussi quelques coopératives détenues par les agriculteurs. Le réseau intervient principalement sur leurs activités d’approvisionnement en protection des plantes, semences hybrides et nutrition des plantes. Nous pesons 21 % de ce marché, ce qui fait d’Actura le leader sur son territoire dans l’approvisionnement d’agrofournitures. Nos membres sont eux des distributeurs, qui vont ensuite fournir les agriculteurs en produits. Le réseau a pour objectif de négocier pour eux avec des firmes de dimension internationale des conditions d’achats et des services associés. Concrètement, nous proposons des solutions innovantes en faveur d’une agriculture durable, optimisons la chaîne d’approvisionnement et accompagnons les entreprises dans leur croissance.
Le réseau a progressivement développé des structures spécifiques.
P. B. : Le réseau a mis en place une diversité d’outils, avec notamment un pôle d’accompagnement pour la logistique et le déploiement de nouveaux services de distribution. Actura est ainsi devenu leader de la logistique sécurisée en agrofournitures. Nous avons aussi conçu un réseau d’expérimentation, Etamines, qui permet de tester des solutions innovantes au sein de 11 fermes, pour à la fois veiller à réduire l’impact environnemental et apporter des solutions économiques et agronomiques viables pour les clients de nos adhérents. Cela nous permet aussi de respecter les normes auquel notre secteur est confronté, d’anticiper les réglementations à venir et les évolutions sectorielles. Sur la partie financière, nous avons déployé avec Actura Finance des solutions pour nos adhérents en matière d’ingénierie financière ainsi qu’un accompagnement dans les relations avec les acteurs bancaires. Nous les accompagnons également dans les mutations d’entreprises, notamment pour les transmissions qui restent un des principaux axes de continuité des structures dans notre secteur.
Comment percevez-vous l’importance du modèle ?
P. B. : Le modèle coopératif est l’assurance pour un de bénéficier d’un partage de risque au niveau des prises de décisions stratégiques. Par ailleurs, le principe coopératif 1 homme = 1 voix, permet de garantir la mise à disposition des moyens engagés pour la communauté des membres. Ce modèle apporte une plus grande réactivité. En effet, nous avons la nécessité d’être agile face à un contexte de marché instable, entre évolutions climatiques, normes environnementales et réglementaires, vision politique décalée temporellement des enjeux agronomiques, économiques et parfois environnementaux. La flexibilité du modèle coopératif en lien avec ses membres est une force. Il se distingue par une capacité d’adaptation et d’engagement souvent plus forte que dans les modèles intégrés. Le Covid et la guerre en Ukraine ont été les parfaits symboles de la force du modèle dans notre secteur. Pour renforcer le lien entre le réseau et ses adhérents, nous réalisons un tour de France des régions, ce qui nous permet de partager les orientations et la stratégie de notre réseau et de maintenir l’alignement avec nos 165 entreprises.
Actura en chiffres
- 677 M€ de chiffre d'affaires consolidé Groupe
- 141 entreprises adhérentes en France
- 140 collaborateurs Groupe