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Publié le 02 novembre 2021
Récemment élu président du Groupement des Libraires de Bande Dessinée (GLBD) avec l’enseigne Canal BD, Jean-Pierre Nakache possède aussi trois librairies et jongle au quotidien entre ses différentes fonctions. Rencontre avec un fanatique de bandes dessinées qui a su faire de sa passion son métier.
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Vous avez été nommé président du GLBD, mais n’avez pas toujours exercé dans l’univers de la BD. Quel a été votre parcours ?

Jean-Pierre Nakache : Après mes études, j’ai exercé pendant 20 ans en tant que cadre commercial dans la grande distribution et l’édition de logiciels. Durant ces années, j’ai développé l’envie d’entreprendre. Je suis aussi depuis toujours un grand fan de bandes dessinées. Il m’a fallu 20 ans pour faire le grand saut. C’était logique et naturel de lier ma passion et mon métier et j’ai pu concrétiser ce projet en ouvrant la librairie Bulles en Tête à Paris en 2010. Être indépendant était un vrai élément moteur.

Quelle était votre vision du modèle et associé et qu’y avez-vous trouvé depuis ?

J.-P. N. : Rejoindre le modèle coopératif était une évidence. Je ne voulais pas être isolé, j’avais envie d’être commerçant indépendant mais aussi d’échanger régulièrement avec mes pairs. Dans la grande distribution, même si j’étais chez un succursaliste, j’étais fréquemment en contact avec des groupements coopératifs et leur mode de fonctionnement m’a tout de suite plu. Quand j’ai décidé d’aller vers la BD, je suis allé voir les fondateurs de Canal BD et l’aventure commença rapidement. Le premier avantage résidait dans ce partage avec des personnes expérimentées qui rencontrent les mêmes problématiques. C’est précieux de ne pas être seul et de pouvoir bénéficier de conseils d’autres adhérents. Autre aspect essentiel, la mise à disposition d’outils de la part du groupement. Dans la BD, ce sont souvent des petits points de vente et le groupement facilite le fonctionnement avec des solutions comme l’observatoire des ventes qui permet de consulter le détail des ventes chaque jour et se positionner en temps réel sur les tendances.

Comment le s’est-il développé ?

J.-P. N. : Canal BD était à l’origine une association. Face à la multitude de projets, un petit nombre d’adhérents étaient frustrés de ne pas pouvoir avoir le développement adéquat. Bruno Fermier, notre délégué général, est issu du monde coopératif et a impulsé le changement vers ce mode plus adapté, tout en conservant cette notion de partage et de mutualisation qui faisait déjà la force du réseau. L’aventure Canal BD dans le Commerce Coopératif et Associé a démarré avec 50 librairies il y a 15 ans, et nous sommes aujourd’hui 130. Nous fédérons la plupart des librairies indépendantes et sommes le référent des librairies spécialisées en BD. Nous sommes meilleurs à 130 que seuls, et le modèle coopératif nous permet d’accompagner les petits libraires comme les plus expérimentés.

Nous sommes meilleurs à 130 que seuls.

La digitalisation du groupement s’est aussi accélérée…

J.-P. N. : Nous avons procédé à la mutualisation de nos outils e-commerce. Nous avons développé très tôt notre site marchand, en 2010, et allons sortir une nouvelle version en 2022. Nous aurons aussi une application connectée au site pour faciliter la gestion. Être omnicanal est une nécessité absolue aujourd’hui.

Vous venez d’ouvrir votre troisième librairie tout en étant président du groupement. Comment gérez-vous votre quotidien et cette double casquette ?

J.-P. N. : J’ai la chance d’avoir d’excellents collaborateurs tant dans les librairies qu’au sein du groupement. Leur autonomie est fantastique et me permet d’être plus serein pour cumuler ces fonctions. Je consacre environ un tiers de mon temps pour la fonction de président. Nous avons des comités d’échange, des conseils d’administration et avons développé une dynamique de régionalisation qui coupe le territoire en cinq grandes régions, chacune suivie par deux coopérateurs qui travaillent au plus près des adhérents et animent le réseau. Nous souhaitons capitaliser sur la proximité, culturellement dans notre ADN, pour conserver l’esprit coopérateur Canal BD.

Quelles sont les perspectives ?

J.-P. N. : Nous imaginons pouvoir atteindre le cap des 200 librairies d’ici quelques années. Nous regardons les évolutions pour nous permettre de nous développer et allons d’ailleurs accueillir parmi nos adhérents des spécialistes mangas, une nouveauté. Le manga est un segment qui se développe de façon incroyable en France et nous pensons que cet univers correspond au périmètre Canal BD. 2020 n’a pas eu d’impact sur nous, au contraire, le groupement a connu une croissance qui nous semblait pourtant inimaginable. Nous sommes très optimistes pour le futur.

Canal BD en chiffres :

  • 75 M€ de chiffre d'affaires en 2020
  • 129 points de vente
  • 126 associés