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Publié le 02 septembre 2022
Après avoir accompagné des grands groupes, Aude Helias a rejoint il y a une quinzaine d’années le secteur coopératif. Aujourd’hui directrice exécutive groupe Synalia, réseau de bijouterie-horlogerie, elle croit fermement à la force du modèle coopératif pour représenter le commerce de proximité d’aujourd’hui et de demain.
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Quel a été votre parcours ?

Aude Helias : J’ai commencé ma carrière en accompagnant des grands groupes dans leurs projets de transformation. Après quelques années, j’ai eu envie de plus de concret, c’est pourquoi j’ai créé ma petite entreprise, un commerce de distribution d’accessoires de mode en parallèle de mon activité salariée. Ceci m’a permis d’avoir ma propre expérience d’entrepreneure et de me confronter à la réalité du terrain. Je suis ensuite tombée un peu par hasard dans la il y a 16 ans, dans le secteur de l’optique, avant de rejoindre Synalia en avril 2020 en plein confinement. En arrivant dans le secteur , j’ai pu découvrir les deux marqueurs forts qui symbolisent le modèle, l’entrepreneuriat et la solidarité, autour d’un fonctionnement qui me correspond entre l’activité du siège et du terrain, la collaboration avec le conseil d’administration.

Présentez-nous les spécificités du réseau.

A. H. : Synalia est la réunion de groupements historiques qui, pour certains, ont près d’un siècle. Aujourd’hui, nous sommes le premier groupement coopératif sur un marché dominé par les succursalistes. Notre particularité résulte, selon moi, de deux actions stratégiques déployées ces dernières années. Tout d’abord, l’existence d’une activité de négoce au sein de la coopérative, qui fournit des produits aux magasins et qui est devenu le fournisseur privilégié des associés. Le groupement a aussi réalisé l’acquisition de magasins en propre gérés par une équipe dédiée. Nous appelons ça le « flux d’eaux vives », c’est-à-dire un dispositif d’acquisition de magasins par le groupement en vue de leur cession ensuite aux associés.

Quel est votre positionnement ?

A. H. : Synalia regroupe trois enseignes. Montres & Co est spécialisé dans l’univers de la montre. Julien d’Orcel souhaite rendre le bijou tendance accessible à tous. Quant à Guilde des Orfèvres, l’enseigne est positionnée sur la bijouterie traditionnelle de centre-ville. Nous avons réalisé un travail de fond sur l’ADN de ces enseignes pour s’assurer qu’elles soient complémentaires. Nos associés maillent leur territoire local en ouvrant des points de vente sous différentes enseignes. Nous nous distinguons par la tendance des offres et le multimarques. Nous vendons des produits, mais nous cherchons aussi à développer nos offres de services à destination de nos clients.

Quels sont les avantages du modèle coopératif ?

A. H. : Ce modèle contribue tout d’abord à la pérennité des enseignes et des entrepreneurs. La performance reste , avec des coopératives, à l’image de Synalia, qui affichent de bons résultats, souvent supérieurs au marché de référence. Le modèle permet aussi de mieux résister aux crises, chaque entrepreneur étant un pilier autonome qui assume sa part de risque mais surtout qui contribue au développement. Chacun étant impliqué au local, il dispose d’une meilleure réactivité. Aussi, chaque décision est toujours challengée et s’enrichit des contributions et expériences de chacun. Les associés sont naturellement impliqués au sein du réseau autour de par thème ou par enseigne pour travailler en avec les équipes du siège.

[...] Chaque décision est toujours challengée et s’enrichit des contributions et expériences de chacun.

Le a aussi accéléré son développement digital autour d’une stratégie omnicanale.

A. H. : Ce projet est parti d’un constat : nous avons un réseau de commerçants indépendants, une enseigne nationale, mais nous ne parvenons pas à faire profiter à nos clients d’une offre de produits et de services élargie. En six mois, nous avons ainsi pu transformer trois programmes CRM, trois sites web d’enseignes et déployer différents types de dispositifs de commerces unifiés. Nous devions impérativement faire face aux réalités du commerce et aux nouvelles attentes des clients. Cette solution permet aux associés d’enrichir leur offre. Notre principe fondateur étant aussi de redistribuer la richesse aux associés.

Avez-vous d’autres projets ?

A. H. : Nous venons de créer une structure qui vient compléter l’offre initiale, une centrale coopérative appelée Centrale des Bijoutiers, détenue à 100 % par le réseau. Synalia propose le menu tout compris à ses adhérents et la centrale propose à des bijoutiers indépendants des services à la carte. Ceci nous permet d’élargir l’éventail de services proposés et de favoriser l’adhésion au groupement selon le profil et les attentes des bijoutiers. L’enjeu : se fédérer pour mieux se développer.

Les commerces sont actuellement impactés par différentes problématiques, entre inflation, difficultés de recrutement ou encore la volonté de réduire leur consommation énergétique. Quelles actions avez-vous pu initier récemment ? Comment percevez-vous les mois à venir ?

A.H. : Sur la question de l’inflation, la meilleure réponse est de se regrouper, notamment au niveau des achats à l’échelle d’un réseau. Le fait de pouvoir regrouper les achats permet de négocier de meilleurs prix, avantageux pour nos associés. Au niveau de la RSE et de la problématique de consommation énergétique, d’actualité, nous avons obtenu la certification éthique de l’approvisionnement de notre négoce (certification RJC). En complément, nous comptons déployer plus largement des actions au sein du groupe, pour se conformer aux nouvelles et naturelles exigences en matière de réduction de la consommation énergétique. Comme de nombreuses enseignes, la question du recrutement est aussi prioritaire. La formation au commerce doit devenir un enjeu prioritaire, il est nécessaire de développer une école de formation dédiée au commerce de proximité pour répondre aux enjeux de recrutement, et ce, pas uniquement sur des fonctions de management. Nous devons développer un programme adapté pour former les professionnels de demain, ceux qui contribueront au quotidien au développement et à la stabilité de nos points de vente.

 

Synalia en chiffres :

  • 205 millions d'euros de chiffre d'affaires du réseau national
  • 45 millions d'euros de chiffre d’affaires consolidé du groupe
  • 365 points de vente