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Publié le 19 mars 2015
Entrepreneur et Délégué Régional au sein du réseau coopératif Optic 2000, Jean-Christophe Félix revient sur les dispositions souhaitées dans le cadre du projet de loi sur la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques et notamment sur l’importance de la durée indéterminée propre au fonctionnement des réseaux coopératifs.

// Pourquoi avoir rejoint un réseau ?
J’ai ouvert un premier magasin sans enseigne en 1991 et me suis rendu compte qu’il était compliqué de faire sa place en tant que commerçant indépendant isolé dans mon secteur. L’année suivante, j’ai décidé de rejoindre le réseau coopératif Optic 2000, parce que mes parents avaient eux-mêmes adhéré quelques années plus tôt à cette enseigne mais surtout parce que le modèle coopératif était le seul système me permettant de devenir actionnaire du réseau et donc membre actif de celui-ci.

// Que pensez-vous des dispositions relatives au projet de loi Macron et notamment celui concernant la durée d’affiliation de 9 ans d’un magasin à une enseigne ?
Une seconde raison qui a suscité mon adhésion à un système coopératif tel qu’Optic 2000 est celle de la durée indéterminée propre aux réseaux d’actionnaires. Il n’était pas dans ma logique entrepreneuriale d’adhérer à un réseau de franchise tel qu’Afflelou où  les contrats d’affiliation sont revus tous les trois ans. Cela créé à mon sens, un climat d’insécurité certain à la fois pour l’entrepreneur et le réseau.

Adhérer à une enseigne signifie en effet investir de manière conséquente dans le concept proposé par cette dernière ; c’est également effacer un peu plus notre nom sur la devanture pour se faire connaître comme opticien Optic 2000. Tout cela prend du temps. Revoir les contrats au bout d’une certaine durée susciterait l’angoisse pour l’actionnaire de perdre les investissements non encore rentabilisés de neuf années de travail au sein du réseau.
Imposer cette réglementation me paraît ainsi parfaitement inutile dans un système qui a fait ses preuves et dont l’une des spécificités, celle de la relation à durée indéterminée, suscite de nombreuses adhésions chaque année.

// Quelles seraient selon vous les autres conséquences d’une telle disposition ?
Me concernant, je détiens une société mère au sein du réseau regroupant elle-même plusieurs magasins, qui ont bien sûr toute une date de création différente. Aujourd’hui, la révision de contrat telle qu’elle est souhaitée porte entre la société mère et l’enseigne. Cela signifie que si je décide d’ouvrir un magasin huit ans après la création du premier, celui-ci sera réévalué au bout d’une année seulement ! Il me paraît difficile d’expliquer au partenaire banquier mon souhait d’ouvrir un point de ventequi pourrait potentiellement perdre son enseigne l’année d’après …