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Publié le 04 mars 2022
Après 30 ans d’expérience dans la distribution, Pierre Largillier a rejoint Bébé 9 en mai 2021. Rencontre avec un dirigeant aux multiples casquettes qui maîtrise son univers sur le bout des doigts.
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Vous avez été nommé directeur général délégué de Bébé 9. Pouvez-vous revenir sur votre parcours ?

Pierre Largillier : Après des études commerciales en France puis en Allemagne, j’ai rencontré un professeur spécialisé en distribution qui m’a initié à ce secteur d’activité. Le hasard a fait que j’ai finalement toujours baigné dans cet univers. J’ai réalisé à 16 ans un inventaire dans un magasin qui m’a ensuite rappelé pour y effectuer des piges durant plusieurs saisons. Je n’ai alors plus jamais quitté la distribution. J’ai exercé différentes fonctions, aussi bien en GMS qu’en GSS. De 1992 à 2005, j’ai occupé plusieurs postes en magasin et en , de chef de rayon à directeur d’une base logistique en passant par acheteur puis chef de groupe achat. J’ai ensuite occupé des postes à la Direction Générale, avec notamment une belle expérience au sein du Les Mousquetaires de 2005 à 2012 à la tête des enseignes Netto et Roady. J’ai alors pu découvrir de près le monde de l’indépendance , ou de l’interdépendance comme on le présente au sein du groupement. Enfin, j’ai été directeur général de 2012 à 2021 dans le groupe B&M (gérants-mandataires) avant de rejoindre Bébé 9 l’an passé.

Quelle est votre vision du modèle ?

P.L. : Je suis curieux de nature avec la volonté d’échanger, de rencontrer de nouvelles personnes. On retrouve cette soif de découverte dans le commerce coopératif. On y travaille de manière très pragmatique, avec et pour les adhérents. C’est une très bonne école, axée sur le vécu, où les adhérents prennent des décisions qu’ils expérimentent eux-mêmes. Ils se nourrissent des réussites et apprennent des difficultés rencontrées. Je retiens surtout une très forte réactivité avec la possibilité de s’adapter collectivement et indépendamment.

Pourquoi avoir rejoint le secteur de la puériculture ?

P.L. : Bébé 9 est une très belle enseigne qui fêtera en 2025 ses 60 ans. Le projet m’a tout de suite plu, autour d’une croissance continue malgré une natalité en baisse de 2014 à 2020. La puériculture est devenue très technique, avec des produits travaillés autour d’un savoir-faire, des brevets et normes à respecter. En quelques années, le marché a vite évolué avec une multitude de collections et de gammes. Nous ne sommes plus aujourd’hui dans l’univers du blanc, du bleu et du rose. Nous proposons une grande diversité de produits, avec de nouveaux coloris, des collections régulièrement renouvelées ou encore des gammes thématiques tendances, comme les produits « vintage ». Nous sommes aussi de plus en plus orientés autour d’une expertise de conseil.

Nous sommes un réseau qui a la tête dans la data et les pieds dans le magasin

Le marché est de plus en plus concurrentiel. Comment parvenez-vous à vous démarquer ?

P.L. : Nous avons 93 points de vente qui possèdent pour la plupart une longue histoire, avec des générations d’entrepreneurs répartis sur 2 voire 3 générations. Notre dynamique commerciale est positive avec une progression annuelle de 12 % depuis 2 ans. En 2017, nous avons pris le virage du digital avec la refonte de notre site Internet. Aujourd’hui, le digital pèse 20 % du CA. Nous pouvons compter sur des commerçants experts qui possèdent une très bonne connaissance de leur marché. Le digital est naturellement venu compléter l’offre magasin puisque les produits sont expédiés directement des points de vente en fonction des stocks disponibles. Au niveau de la , nous essayons de conserver notre « quart d’heure d’avance » grâce à l’optimisation de notre outil CRM pour permettre à nos adhérents de performer et d’être réactifs, notamment face à l’essor des pure players. Nous sommes un réseau qui a la tête dans la data et les pieds dans le magasin. Nous serons toujours un modèle hybride dans lequel le magasin occupera une place forte. Grâce à notre stratégie omnicanale, nous devons être en mesure de répondre aux différentes attentes des consommateurs.

Quelles sont les spécificités du réseau ?

Notre force, c’est notre réactivité. Nous allons travailler cette année autour d’une marque de distributeur plus forte tout en renforçant la stratégie omnicanale, pour trouver le juste équilibre entre l’offre physique et digitale. Au niveau des adhérents, nous essayons de répondre au plus près de leurs besoins selon les demandes que nous recevons. Cela peut aller de la logistique à l’expansion, en passant par les ressources humaines. Nous avons aujourd’hui 76 adhérents répartis entre la métropole et l’Outre-mer. Nous fournissons un important accompagnement au moment de l’ouverture d’un et veillons à épauler l’adhérent tout au long de son projet. Chaque adhérent est ensuite bien sûr aussi aidé par ses pairs, avec lesquels il échange régulièrement. De nombreuses thématiques ont lieu tout au long de l’année pour permettre ces échanges de bonnes pratiques entre adhérents.

Ces derniers mois, rythmés entre crise sanitaire et difficultés touchant le commerce (recrutement, pénuries, approvisionnement) vous ont-ils poussé à vous réinventer ?

Comme tous commerces, nous avons bien sûr été impactés par les fermetures de magasins prononcées lors des confinements. Mais nous avons fait en sorte de transformer cette menace en opportunité, notamment grâce au boom du digital et l’essor du click & collect, sur lequel nous étions déjà positionnés (faisant passer notre chiffre d’affaires sur ce volet de 12 à 20% depuis 2019). Nos adhérents ont pu prendre conscience de cette opportunité afin de proposer une offre adaptée et conforme aux nouvelles attentes des consommateurs. Nous avons aussi la chance d’avoir anticipé les difficultés d’approvisionnement et de pénuries grâce à une largeur de gamme suffisante et un grand nombre de fournisseurs avec lesquels nous collaborons. En matière de recrutement, nos adhérents, fortement ancrés dans le tissu économique et local, sont parvenus à anticiper pour ne pas être impactés par cette problématique. L’agilité du réseau fut un avantage certain durant cette période durant laquelle nous avons très vite su et pu développer des échanges de bonnes pratiques au sein du réseau autour d’adhérents impliqués et forces de proposition.  Il faut toutefois rester humble et vigilant au vu des évolutions soudaines qui peuvent toucher notre société et le commerce en général.

Quelles sont les perspectives ?

P.L. : L’objectif est de poursuivre la croissance réalisée ces dernières années. Nous souhaitons optimiser la stratégie omnicanale et relancer notre politique d’expansion. 2022 sera aussi marquée par le lancement d’un nouveau programme de fidélité autour de l’articulation entre physique et digital et par l’uniformisation de nos points de vente, avec la volonté de déployer un concept magasin efficace sur l’ensemble du territoire. Nous avons également lancé une campagne de recrutement pour anticiper la succession de certains entrepreneurs et accueillir de nouveaux adhérents. Il faut rester prudent au vu des incertitudes actuelles, mais Bébé 9 a toutes les cartes en main pour poursuivre le développement initié ces dernières années.

 

Bébé 9 en chiffres

  • 139 millions d’€ de chiffre d’affaires
  • 93 magasins
  • 76 adhérents