
Une société fragilisée par les tensions économiques et le sentiment de déclin
Les Français expriment toujours de fortes inquiétudes sur leur situation économique et sociale. Le pouvoir d’achat demeure leur première préoccupation (36 %), loin devant la délinquance (22 %), l’immigration (22 %), l’environnement (18 %) et la santé (18 %). Cette préoccupation traverse toutes les catégories sociales : le coût de la vie s’impose comme le fil rouge d’un malaise plus large.
À ces difficultés économiques s’ajoute un sentiment de déclassement personnel : plus d’un tiers des Français estiment que leur position sociale va se dégrader, tandis que 66 % considèrent ne pas recevoir le respect qu’ils méritent. 57 % déclarent par ailleurs joindre difficilement les deux bouts, confirmant la tension durable sur le quotidien des ménages.
Dans ce contexte, la perception du pays s’assombrit : 90 % des Français estiment que la France est en déclin (+3 points en un an), et un tiers (32 %) jugent ce déclin désormais irréversible.
Cette vision pessimiste conjugue préoccupations économiques, perte de repères et désenchantement collectif.
Des repères économiques qui tiennent
Dans ce climat d’inquiétude, le monde de l’entreprise continue de bénéficier d’un niveau de confiance élevé. 82 % des Français déclarent faire confiance aux PME, contre 47 % pour les grandes entreprises et 46 % pour les banques. Ces chiffres, stables par rapport à 2024, confirment que les acteurs économiques – quel que soit leur périmètre – restent perçus comme utiles et crédibles, à l’inverse des institutions politiques.
Fait notable : 61 % des Français se disent favorables à la nomination de ministres issus du monde de l’entreprise, davantage que pour des profils venus de la société civile (48 %) ou du monde associatif (43 %). Cette attente traduit une confiance dans la capacité des dirigeants à agir concrètement, à comprendre les réalités économiques et à incarner une forme d’efficacité pragmatique.
Dans un contexte où la défiance s’étend aux sphères politiques et administratives, les entreprises apparaissent comme des repères de stabilité et de compétence, porteurs d’un lien direct avec la société et ses transformations.
À l’inverse, la confiance envers les institutions publiques continue de s’éroder
La défiance envers le politique se renforce encore cette année : 87 % des Français estiment que les responsables agissent avant tout pour leurs intérêts personnels (+4 points par rapport à 2024) et 81 % jugent que le système démocratique fonctionne mal. Les chiffres de confiance atteignent des niveaux particulièrement bas : 22 % pour la Présidence de la République, 20 % pour les députés et seulement 10 % pour les partis politiques. Les maires demeurent les seuls acteurs politiques à conserver un capital de confiance majoritaire (68 %), incarnant la proximité et la représentation locale.
58 % des Français souhaitent la démission du Président de la République (+6 points), et 43 % se déclarent favorables à une dissolution de l’Assemblée nationale (+12 points). Ces tendances traduisent une fracture persistante entre les citoyens et leurs représentants, et une attente forte d’efficacité et de résultats tangibles.
Une société en quête de lien et de stabilité
Au-delà des rapports à l’économie et au politique, l’étude révèle une inquiétude diffuse dans la société.
89 % des Français estiment que la violence augmente, dont 67 % « beaucoup », et plus de 40 % déclarent se sentir souvent seuls. Si 60 % continuent d’attribuer le réchauffement climatique à l’activité humaine, la préoccupation environnementale recule face à l’urgence du quotidien.
Dans ce paysage marqué par la défiance et la recherche de repères, les entreprises demeurent l’un des piliers de confiance les plus solides. Le modèle du commerce coopératif et associé, fondé sur la responsabilité partagée, l’ancrage territorial et la solidarité économique, illustre cette économie du réel à laquelle les Français continuent de croire.
Consultez l’étude complète “Fractures françaises 2025” sur le site d’Ipsos.