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Publié le 14 octobre 2020
En ce mois d'octobre, Alexandra Bouthelier, déléguée générale de la Fédération du Commerce Coopératif et Associé rebondit à la demande de limitation de l'artificialisation des sols.
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La Convention Citoyenne a adressé au Président de la République une centaine de recommandations parmi lesquelles la limitation de l’artificialisation des sols. S’ensuivit une demande du gouvernement adressée aux préfets d’utiliser toutes les possibilités pour interdire les nouveaux projets commerciaux

Nous ne comprenons pas cette demande de moratoire et réfutons tant sa légitimité que son efficacité.

Il est important de rappeler que le commerce se sent pleinement concerné par les enjeux climatiques et entend jouer pleinement son rôle. Le Commerce Coopératif et Associé est engagé dans une mission sociétale et souhaite concourir aux objectifs de préservation de la biodiversité, dont celui de la lutte contre l’artificialisation des sols. En revanche, la posture d’interdire sans aucun discernement tout nouveau projet ne nous semble pas la bonne réponse. Celle-ci aura des conséquences globalement négatives en termes de concurrence, d’emploi, et pénalisera le commerce physique par rapport au commerce digital. Elle ne règlera ni le problème de désertification des centres-villes, dont les solutions doivent être étudiées au cas par cas et non universellement, ni celui des dérèglements climatiques car le commerce ne contribue qu'à 5 % du rythme d'artificialisation des sols.

En outre, il faut garder en mémoire que la surface de vente est l’outil de production du commerce physique.

Or, interdire toute création ou tout nouvel aménagement et extension revient également à interdire toute possibilité de rénovation, de modernisation, de transformation qui nécessitent le plus souvent un agrandissement des surfaces. Cette évolution est indispensable non seulement pour répondre aux nouvelles habitudes de consommation mais aussi (et c’est là le paradoxe) pour transformer les bâtiments, les rendre plus « verts », compatibles avec les nouvelles normes HQS. Cette mesure « à l’aveugle » est un coup de poignard porté au commerce au moment où celui-ci est extrêmement fragilisé après les événements successifs des grèves, manifestations et crise sanitaire.

Encore une fois, nous ne demandons pas un quelconque régime de faveur mais juste de ne pas être une cible facile sacrifiée sur l’autel de la RSE, voire du populisme. Nous souhaitons par ailleurs attirer l’attention du gouvernement sur les conséquences médiatiques de ces annonces qui envoient un message injustement négatif à l’encontre du commerce alors que ce dernier est un acteur économique majeur de redynamisation des territoires.