La FCA était présente à cet événement par l’intermédiaire de son président, Jean Pierre Dry, et son délégué général, Olivier Urrutia. Le Ministère de l’Economie a ainsi identifié l’inflation, l’industrie verte et les finances publiques comme défis majeurs pour 2023.
L’inflation, vers un retour progressif à la normale en 2023 ?
A l’occasion de cet événement, Bruno Le Maire a fait preuve d’optimisme sur la question de l’inflation, qui alimente les débats depuis de nombreuses semaines et suscite naturellement l’inquiétude des citoyens, consommateurs, distributeurs et entreprises.
Tandis qu’une hausse significative était attendue pour décembre 2022, l'inflation connaît finalement un léger ralentissement et s’élève sur un an à 5,9 % selon le dernier rapport de l’Insee. Une hausse qui reste inégale selon les secteurs d’activités et catégories de produits, symbolisée notamment par la hausse des prix de l’énergie qui tire l’inflation vers le haut (15,1 % sur un an) ou encore les produits alimentaires (12,1% sur un an).
Selon le ministre de l’économie, « la première manche contre l’inflation a été gagnée. Nous avons protégé le pouvoir d’achat des ménages avec notamment l’instauration d’un bouclier tarifaire. Nous devons maintenant gagner la seconde manche, en faisant baisser l’inflation dans les mois qui viennent. Les conditions sont réunies pour que celle-ci se stabilise puis recule dans les prochains mois. […] Le prix de gros des matières premières commence à baisser. Même chose pour les prix du fret maritime. Les effets de ces baisses devraient se répercuter en bout de chaîne sur les prix à la consommation ».
Confiant en la capacité du pays à surmonter cette période inflationniste, il assure toutefois que "cette situation nouvelle justifie que nous passions à des mesures plus ciblées pour les ménages comme pour les entreprises. 2023 ne marquera pas le retour du "quoi qu’il en coûte". Pour les entreprises, la meilleure réponse ce sont les aides sur les TPE et les PME les plus fragilisées par l’explosion des prix du gaz et de l’électricité. […] Nous sommes là et seront toujours là avec Olivia Grégoire pour les soutenir".
Au-delà d’un effet d’annonce, le cap des 2 % des taux d’intérêt a été franchi, taux le plus élevé depuis 10 ans. Pour le ministre, cette hausse significative ajoutée au contexte inflationniste impactera la consommation des ménages. Il assure que des actions seront mis en place pour protéger l’ensemble des consommateurs mais surtout favoriser la continuité de l’activité économique.
L’industrie verte, un enjeu actuel et futur pour « faire de la France la 1ère nation d’industrie verte en Europe »
Second objectif mis en avant par le ministre de l’économie, la relocalisation industrielle, favorisée par une "réindustrialisation verte". Il précise notamment que la France est "à un tournant historique de la mondialisation. Nous voulons construire et renforcer notre indépendance sur les matières premières comme sur les biens industriels les plus stratégiques. […] Nous engagerons la France dans les mois qui viennent dans une réindustrialisation verte rapide, massive et planifiée, avec l’objectif de faire de la France la première nation d’industrie verte en Europe. J’ai proposé d’inscrire prochainement un projet de loi sur l’industrie verte qui mobilisera tous les acteurs nationaux autour de cette question majeure".
Le ministre précise que ce projet aura pour objectif d’accélérer les processus d’autorisation des nouveaux sites industriels, favoriser la commande publique nationale, financer l’innovation industrielle ou encore créer un environnement fiscal plus attractif pour l’industrie verte. Il a ainsi proposé d’inscrire, dans le cadre de la planification France Nation Verte, un projet de loi sur l’industrie verte.
Il a indiqué en complément que "l’énergie est la question économique majeure du 21ème siècle. Nous devons tendre vers une réelle indépendance énergétique. Nous travaillons avec l’Allemagne notamment pour mettre en place une "Inflation Reduction Act européen", à l’instar de ce que réalisent déjà les Etats-Unis.
Sur la question de la hausse des prix du gaz et de l’énergie, il précise en complément que "le Gouvernement travaillera aussi au découplage du prix du gaz et de l’électricité. Nous voulons que les premières mesures de réforme soient effectives dès 2023. Nous refusons de continuer à payer l’électricité nucléaire décarbonée au prix de l’électricité produite à partir des énergies fossiles".
A cela, il a ajouté que l’ensemble des commerçants, boulangers, restaurateurs et autres corps de métiers, peuvent contacter directement leur fournisseur d’énergie pour réduire leur facture qui s’alourdie considérablement et menace de fermeture leur établissement. Les commerçants doivent faire appel aux aides de l’état à leur disposition.
Le rétablissement des finances publiques, l’exemple de la période 2017-2018
Sur le volet des finances publiques, Bruno Le Maire souhaite « engager progressivement mais fermement le rétablissement des dépenses publiques, comme nous l’avions fait en 2017 et 2018 sous l’autorité du président de la République ». Comme il l’a souligné et fermement rappelé, "le mot d’ordre est clair : aucune augmentation d’impôts, pas de dette supplémentaire pour 2023. […] Cette méthode passera par l’engagement dès le mois de janvier 2023 de revues des dépenses publiques annuelles qui permettront d’identifier les économies nécessaires au respect de notre trajectoire de finances publiques, dont les conclusions seront transmises au plus tard le 1er avril, afin de nourrir de manière anticipée les travaux parlementaires et budgétaires".
Dans la continuité de cette annonce, le Gouvernement prévoit aussi le lancement en février 2023 des "Assises des finances publiques", qui réuniront des économistes, des grands témoins internationaux, des représentants du monde économique, des parlementaires et des élus locaux, dont la vocation sera de "présenter les premiers chantiers structurels d’économies".
Au-delà d’annonces avec lesquelles on ne peut qu’être en phase, le défi restera bien celui de passer des mots aux actes. Par ailleurs, on ne peut que se surprendre qu’en dépit de son poids supérieur à celui de l’industrie dans le PIB national, le commerce n’ait pas été mentionné une seule fois dans les vœux du ministre. Gageons que ce ne soit qu’un oubli mais il est des oublis tout de même fâcheux.
Olivia Urrutia, délégué général de la FCA présent à cette occasion rappelle que : « Les commerçants, engagés sur tous les fronts en même temps, attendent beaucoup de cette année 2023 […] également beaucoup de ce gouvernement pour les accompagner dans les grands projets de transformation. » et d’affirmer par la suite la posture de la fédération : « Il faudra, au-delà des mots et des promesses, des actes forts, un soutien loyal et sincère pour que tous ensemble nous relevions les défis qui s’imposent. »
A l’aube de cette nouvelle année, la FCA espère que le commerce figurera au cœur des préoccupations du Gouvernement, et que le Ministère de l’Economie, représenté par Bruno Le Maire et Olivia Grégoire notamment, travaillera de concert, continuellement et concrètement avec notre fédération comme le laissent suggérer les différents rendez-vous et groupes de travail réalisés ensemble depuis décembre dernier.
La FCA poursuivra ses actions pour défendre les intérêts du commerce dans son ensemble bien sûr, et en particulier ceux de ses adhérents, afin de limiter l’impact de la conjoncture sur leur activité et faire en sorte qu’ils bénéficient d’un accompagnement adapté et de conditions favorables pour assurer leur développement. Le Commerce Coopératif et Associé a démontré durant les diverses crises successives une force et une abnégation certaines. Nous sommes convaincus qu’il en sera de même en 2023 et pour de nombreuses années encore.