
Alors que les modèles économiques classiques sont de plus en plus questionnés, la Fédération nationale des Caisses d’Épargne (FNCE) a souhaité mesurer la perception du modèle coopératif auprès des Français. Menée en mars 2025 auprès de plus de 5 000 répondants avec l’institut Audirep, l’étude interroge non seulement la notoriété des coopératives, mais surtout leur capacité perçue à répondre aux défis sociaux, économiques et environnementaux d’aujourd’hui. Dans un contexte où les attentes envers les entreprises évoluent – plus éthiques, plus locales, plus inclusives – cette étude pose une question centrale : les coopératives sont-elles perçues comme une réponse d’avenir ?
Des résultats contrastés : des valeurs fortes, une image encore floue
Les résultats révèlent un paradoxe : les Français adhèrent massivement aux valeurs incarnées par les coopératives, mais peinent à identifier clairement ce que recouvre ce modèle.
- 71 % des personnes interrogées ne peuvent citer spontanément aucune coopérative.
- Pourtant, les termes qui reviennent pour qualifier ce modèle sont sans ambiguïté : respect, solidarité, égalité, utilité collective.
La confiance est là, l’envie aussi. Il reste à mieux incarner ce modèle dans le quotidien des citoyens.
Ce que montre l’étude
L’envie d’agir collectivement
Dans un monde souvent perçu comme individualiste, l’étude révèle un véritable désir de participation :
- Plus d’un Français sur deux (54 %) serait prêt à devenir sociétaire d’une coopérative.
- 44 % envisagent de s’y investir concrètement, en y consacrant du temps chaque trimestre. Chez les salariés, cette appétence est encore plus forte : 63 % se disent prêts à acquérir des parts dans leur entreprise. Preuve que le collectif attire, à condition qu’on leur en ouvre les portes.
Des attentes fortes dans les domaines prioritaires
Ce que les Français attendent des coopératives ? Qu’elles comblent les vides laissés par les modèles classiques, en particulier dans les domaines essentiels : 81 % les jugent pertinentes dans le domaine de la santé, suivies par l’éducation, le logement, ou encore la transition écologique. Autant de secteurs où l’ancrage territorial, la gouvernance partagée et l’utilité sociale des coopératives peuvent faire la différence.
Coopératives et souveraineté économique
Les coopératives ne sont pas seulement perçues comme utiles à l’échelle locale : près d’un Français sur deux (48 %) les voient comme un levier de souveraineté économique européenne. Un signal fort, à l’heure où l’indépendance industrielle, énergétique ou technologique est au cœur des politiques publiques.
Une notoriété encore en retrait
Le point faible, enfin, reste la visibilité du modèle : malgré leur impact réel, les coopératives souffrent d’un déficit d’image. L’étude appelle clairement à plus de pédagogie, plus de présence dans le débat public, et une meilleure incarnation de ces structures dans la vie quotidienne des citoyens.